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Lassé, épuisé, affamé, déçu par Teha'amana, tandis que sa femme Mette vend ses toiles à Copenhague et ne lui en renvoie pas un sou, Gauguin songe pour la première fois à quitter la peinture et n'attend que le moment de rentrer en France. Ses lettres à sa femme finissent par obtenir gain de cause après un an de colères, questions, demandes : elle lui envoie 700 francs qui lui permettent d'organiser son départ. Les oeuvres réalisées en ces mois de souffrances restent à la même hauteur.   

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Nafea Faa Ipoipo ? (Quand te maries-tu ?), 1892, Qatar, collection particulière. Vendu 7 francs à la mort de Gauguin, ce tableau fut acheté en 2015 pour 300 millions de dollars ! Le tableau le plus cher du monde, disait-on, au moment de la transaction. Je l'ai cité dans ce chapitre, car Gauguin l'avait dans sa case quand il crevait de faim. 

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Cabane sous les arbres, 1892, Collection particulière

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Parahi te marae (Là est le temple), 1892, Philadelphia Museum of Art.

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Hina te Fatou, 1893, New York, Museum of Modern Art.

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Pape Moe (Eau mystérieuse), 1893, Zûrich, Collection Particulière. Ci-dessus, la photographie de Charles Spitz qui a inspiré le tableau. 

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E haere oe i hia ? (Où vas-tu ?), 1892, Stuttgart, Staatsgalerie. Première version de ce sujet, l'autre ci-dessous. On remarquera l'étrange ressemblance du visage de la vahine avec la tête sculptée Oviri (chapitre Oviri). De plus, on retrouve le même corps que dans la sculpture et l'association avec un animal, ici un chien, dans la sculpture un loup.

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E haere oe i hia ? (Où vas-tu ?), 1893, Saint-Petersbourg, Musée de l'Hermitage. Seconde version du tableau précédent, mais visage et couleurs différents, le gros pamplemousse de Polynésie a remplacé le chien. 

Merahi metua no Teha'amana, (Teha'amana a de nombreux ancêtres), 1893,  Chicago Art Institute. Portrait qui sonne comme un hommage et un adieu à celle qui fut enceinte de l'artiste et perdit son enfant. La mangue, fruit symbolique du portrait jaune et bleu précédent (Vahine no te vi) est bien là posée, mais n'est plus offerte. Teha'amana qui fut tant de fois l'Eve tahitienne sublime dans sa nudité a remis sa robe missionnaire atroce. Un rappel du monde ancien dont elle est issue : idole et écriture mystérieuse de l'Ile de Pâques en haut. 

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Le croiseur Duchaffault sur lequel Gauguin embarqua à Tahiti pour Nouméa le 14 juin 1893. L'ennemi de Gauguin, le gouverneur Lacascade, avait ordonné de le faire voyager dans des conditions très dures parmi les matelots, mais le commandant Manceron, ci-dessus, "gentilhomme comme on l'est généralement dans la Marine" (Gauguin), fit voyager le peintre dans le carré des officiers au vu de ses états de service dans la Royale. Gauguin cita son nom et celui des officiers dans Noa Noa. Henry-Louis Manceron deviendra amiral par la suite.  

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L'Armand Béhic, paquebot rapide des Messageries Maritimes. Après avoir voyagé sur le Tanaïs de Nouméa à Sydney, Gauguin prit ce navire avec ses toiles et ses sculptures pour Marseille, par le canal de Suez franchi en 17h à la vitesse de 6 noeuds dans une chaleur accablante qui sévissait depuis le détroit de Tiran. Trois passagers moururent et furent confiés à la mer Rouge après les cérémonies d'usage. Gauguin arriva à Marseille le 4 août 1893. 

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